Le journal de l’Association Médicale Canadienne publie la ligne directrice du GECSSP sur le dépistage du cancer colorectal chez les adultes

Le journal de l’Association Médicale Canadienne publie la ligne directrice du GECSSP sur le dépistage du cancer colorectal chez les adultes

Visionner la ligne directrice

 

La ligne directrice recommande un dépistage systématique du cancer colorectal chez les adultes asymptomatiques âgés de 50 à 74 ans

OTTAWA, ON, le 22 février 2016 – Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) a fait paraître ses recommandations à l’intention des cliniciens et des décideurs canadiens sur les tests de dépistage, les intervalles de dépistage et les âges conseillés pour instaurer et arrêter le dépistage du cancer colorectal (CCR) chez les adultes âgés de 50 à 74 ans ne présentant pas de risque élevé de CCR. Ces recommandations ont été publiées aujourd’hui dans la version en ligne du Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC).

«Le cancer colorectal est la deuxième cause la plus fréquente de décès lié au cancer chez les hommes et la troisième chez les femmes; un dépistage systématique chez les adultes âgés de 50 à 74 ans pourrait être synonyme de détection précoce, de traitements optimisés et de réduction de la mortalité», a déclaré la Dre Maria Bacchus, présidente du groupe de travail sur les lignes directrices du GECSSP. «Les études montrent que la fréquence des cas de CCR et la mortalité due à ce cancer s’accroissent avec l’âge, en particulier pour la tranche des 60-74 ans, chez qui nous recommandons donc fortement le dépistage», a ajouté la Dre Bacchus.

La ligne directrice, élaborée par le GECSSP, un organisme indépendant regroupant des experts en soins primaires et en prévention, a examiné les données probantes scientifiques les plus fiables et récentes sur les tests de dépistage afin de formuler les principales recommandations suivantes en matière de dépistage:

  • Pour les adultes âgés de 60 à 74 ans, le GECSSP recommande fortement le dépistage du cancer colorectal tous les deux ans par recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) [RSOS par méthode au gaïac sur frottis (RSOSg) ou test immunochimique fécal (TIF)] ou tous les 10 ans par sigmoïdoscopie flexible.
  • Pour les adultes âgés de 50 à 59 ans, le GECSSP a formulé une recommandation faible pour le dépistage tous les deux ans par recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) [RSOS par méthode au gaïac sur frottis (RSOSg) ou test immunochimique fécal (TIF)] ou tous les 10 ans par sigmoïdoscopie flexible.
    • Pour les adultes de 75 ans et plus, le GECSSP a émis une recommandation faible en défaveur du dépistage du cancer colorectal en raison du manque de données probantes.
    • Le GECSSP ne recommande pas d’utiliser la coloscopie comme test de dépistage primairedu cancer colorectal en raison du manque de données probantes.

Cette nouvelle ligne directrice, disponible sur www.canadiantaskforce.ca, est une mise à jour basée sur les nouvelles technologies et pratiques des lignes directrices précédentes du GECSSP publiées en 2001. Un tableau de recommandations à l’intention des cliniciens et les questions fréquemment posées par les patients sont par ailleurs disponibles sur le site Internet du GECSSP.

Depuis 2001, le GECSSP recommande le dépistage par RSOS ou sigmoïdoscopie flexible. Les programmes de dépistage provinciaux recommandent le dépistage par RSOS (TIF, dans la plupart des cas) tous les un à deux ans, une préconisation en phase avec la recommandation actuelle du GECSSP. L’USPSTF (United States Preventive Services Task Force) a publié en 2008 des recommandations conseillant la RSOS, la sigmoïdoscopie flexible ou la coloscopie. Une mise à jour de la ligne directrice de l’USPSTF sur le dépistage du cancer colorectal est en cours d’élaboration.

 

Conclusions du GECSSP:
Dépistage

  • En se basant sur les données probantes disponibles, le GECSSP a établi que la RSOSg, le TIF et la sigmoïdoscopie flexible sont des tests de dépistage valides pour les patients âgés de 50 à 74 ans ne présentant pas de risque élevé1 de CCR.
  • Toutefois, selon le GECSSP, le bénéfice absolu plus réduit attendu pour le dépistage chez les personnes âgées de 50 à 59 ans justifie une recommandation faible, tandis que la recommandation est forte entre l’âge de 60 et 74 ans.
  • Les données des essais randomisés contrôlés montrent que le dépistage par RSOSg ou sigmoïdoscopie flexible réduit l’incidence de cancer colorectal de stade avancé et la mortalité liée au cancer colorectal.

 

Inconvénients
RSOS

  • Les principaux inconvénients de la RSOS sont les faux positifs et les faux négatifs2. Un faux positif peut conduire à des inconvénients supplémentaires liés à la réalisation de tests ultérieurs inutiles.

Sigmoïdoscopie flexible

  • Les inconvénients de la sigmoïdoscopie flexible employée comme outil de dépistage sont rares et surviennent chez moins de 1% des patients. Ces inconvénients potentiels comprennent la perforation intestinale, le saignement mineur, le saignement majeur et le décès.
  • On ne dispose que de données probantes de très faible qualité pour évaluer les inconvénients de la coloscopie diagnostique (utilisée pour confirmer un dépistage positif par RSOS ou sigmoïdoscopie flexible), qui comprennent la perforation intestinale (0,061% des patients), le saignement mineur (0,27% des patients), le saignement majeur (0,11% des patients) et le décès (0,035% des patients).

«De nombreuses études sont en cours sur le dépistage du CCR, y compris en ce qui concerne l’utilisation de tests de dépistage alternatifs pour faciliter la détection et le traitement de cette maladie», explique la Dre Maria Bacchus, présidente du groupe de travail sur les lignes directrices du GECSSP. «Les patients doivent toutefois parler du dépistage du cancer colorectal avec leur médecin de famille, qui sélectionnera le test et l’intervalle de dépistage appropriés en fonction de leurs préférences et valeurs, ainsi que des ressources disponibles.»

Pour obtenir un rapport et des renseignements complets sur les conclusions et recommandations du GECSSP et les outils de transfert des connaissances correspondants pour les patients et les cliniciens, veuillez consulter: www.canadiantaskforce.ca

 

À propos du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) a été mis sur pied pour élaborer des lignes directrices de pratique clinique aidant les médecins de première ligne à dispenser les soins de santé préventifs. Le mandat du GECSSP est de formuler et diffuser des lignes directrices de pratique clinique pour les soins primaires et préventifs sur la base d’une analyse systématique des données probantes scientifiques.

 

1Un risque élevé est présent en cas de CCR ou de polypes antérieurs, de maladie intestinale inflammatoire, de signes ou symptômes de CCR, d’antécédents de CCR chez un ou plusieurs parents au premier degré ou de syndromes héréditaires prédisposant au cancer colorectal.

2 Un faux positif survient lorsqu’un test détecte un cancer colorectal en réalité inexistant, un faux négatif lorsqu’un test ne détecte pas un CCR pourtant présent. Ces définitions sont les définitions courantes; dans le contexte du dépistage, le test n’a cependant pas de valeur diagnostique et un faux positif ne conduit donc pas au diagnostic de cancer.