Dépression chez l’adulte (mise à jour) (2025)

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    Cette mise à jour du guide de pratique clinique fournit une recommandation fondée sur des données probantes pour le dépistage de la dépression chez les adultes âgés de 18 ans et plus. 

    Recommandation clé

    • Nous recommandons de ne pas effectuer de dépistage systématique de la dépression, chez les adultes âgés de 18 ans et plus, au moyen d’un questionnaire comportant un seuil qui permet de distinguer les résultats « positifs » des résultats « négatifs » (recommandation forte, données de très faible certitude) basés sur des données suggérant peu ou pas d’effet du dépistage de la dépression sur la santé. 
    • Cette recommandation ne s’applique pas aux adultes ayant des antécédents personnels, un diagnostic actuel ou chez qui on soupçonne un diagnostic de dépression ou d’un autre trouble de santé mentale. 
    • Cette recommandation s’applique à ceux qui pourraient être à un risque accru de dépression.   

    Cette recommandation souligne l’importance d’une bonne pratique clinique, où les cliniciennes et cliniciens s’enquièrent du bien-être de leurs patients et restent vigilants face aux symptômes et signes de dépression.

    Méthodologie et preuves

    Notre revue systématique a trouvé des données de certitude modérée qui suggèrent que le dépistage a probablement peu ou pas d’impact sur les symptômes de dépression ou la qualité de vie liée à la santé dans un essai, et des données très incertaines quant à l’impact du dépistage dans deux autres essais. 

    Bien qu’aucun essai ne rapporte directement les méfaits du dépistage tels que les faux positifs, le surdiagnostic ou le surtraitement, les données sur la précision du dépistage suggère qu’il entraînera une augmentation des faux positifs, ce qui pourrait mener à des références et évaluations diagnostiques inutiles, ainsi qu’à un surdiagnostic pour certains patients, réduisant ainsi les ressources disponibles pour ceux ayant des problèmes de santé mentale connus.

    Justification

    • Cette forte recommandation repose sur des données de certitude modérée montrant que le dépistage a probablement peu ou pas d’impact sur les symptômes de dépression ou sur la qualité de vie liée à la santé, issues d’un seul essai, ainsi que sur des données très incertaines quant à l’impact du dépistage issues de deux autres essais.  
    • Bien qu’aucun essai n’ait rapporté de méfaits du dépistage tels que les faux positifs, le surdiagnostic ou le surtraitement, le dépistage entraînera une augmentation des faux positifs, et peut entraîner des références et des évaluations diagnostiques inutiles, ainsi qu’un surdiagnostic pour certains patients, réduisant ainsi les ressources disponibles pour ceux ayant des problèmes de santé mentale connus.
      • Une méta-analyse utilisant des données individuelles de patients a fourni des informations sur la précision d’un outil de dépistage utilisé dans les essais que nous avons identifiés. L’analyse estime que le dépistage de 100 patients avec le PHQ-9 utilisant le seuil commun de 10 donnerait 9 vrais positifs, 2 faux négatifs, 13 faux positifs et 76 vrais négatifs. 
    • Compte tenu des défis importants liés à l’accès aux services de santé mentale au Canada, le détournement inutile des ressources du traitement des patients ayant des problèmes de santé mentale pourrait constituer un méfait non intentionnel du dépistage. 

    Le Groupe d’étude a conscience des problèmes de ressources que connaît notre système de soins primaires et, par conséquent, formule des recommandations à l’encontre des interventions dont les répercussions sur les ressources sont manifestement importantes, alors que leurs bienfaits n’ont pas été démontrés.


    L’Agence de la Santé Publique du Canada a publié la déclaration suivante :

    Lorsque la pause temporaire des travaux du Groupe d’étude canadien a été annoncée en mars 2025, certains guides de pratique clinique, tels que les Recommandations sur le dépistage de la dépression chez l’adulte au moyen d’un outil de dépistage, avaient déjà fait l’objet d’un examen par les parties prenantes et avaient été soumis pour publication. C’est le dernier guide de pratique clinique publié par l’actuel Groupe d’étude canadien, conformément aux directives de l’Agence de la Santé Publique du Canada.