Adénocarcinome œsophagien – FAQ pour patients

Nous recommandons de ne pas dépister le cancer de l’œsophage chez les adultes atteints de reflux gastro-œsophagien (RGO) chronique.

 

1. Qu’est-ce que le cancer de l’oesophage?

  • Le cancer de l’oesophage est une maladie dans laquelle des cellules cancéreuses se forment dans l’oesophage. L’oesophage est le tube qui transporte les aliments de la bouche à l’estomac.
    • Le cancer de l’oesophage est une maladie rare et concerne moins d’un Canadien sur 17 000.
    • Chaque année, environ 2 300 Canadiens reçoivent un diagnostic de cancer de l’oesophage et 2 200 en meurent.
  • Le principal type de cancer de l’œsophage au Canada s’appelle adénocarcinome de l’œsophage (ACO).
    • Le nombre de Canadiens touchés par l’ACO a doublé au cours des 30 dernières années.
    • L’ACO est souvent diagnostiqué à un stade tardif et est difficile à guérir. Moins de 5 % des personnes atteintes d’ACO à un stade tardif vivent plus de 5 ans.

 

2. Qui est plus à risque de développer un adénocarcinome œsophagien?

  • Il y a deux principaux problèmes de santé qui peuvent entraîner l’apparition d’un ACO:
    • Le reflux gastro-œsophagien (RGO) chronique est une affection courante (environ 15 % des Canadiens) et de longue durée dans laquelle la nourriture digérée et les acides gastriques remontent dans l’œsophage et causent une sensation de brûlure dans l’estomac et la poitrine. Les patients atteints de RGO chronique ont un risque plus élevé de développer un ACO par rapport à ceux qui n’ont pas de RGO chronique.
    • L’œsophage de Barrett est une affection moins courante (1 à 2 % des Canadiens) dans laquelle la paroi de l’œsophage se transforme pour ressembler davantage à celle de l’intestin. Elle est associée au RGO chronique et peut mener à la croissance de cellules anormales (dysplasie) qui peuvent se transformer en ACO au fil du temps, beaucoup plus fréquemment qu’avec un RGO seul.
  • Plusieurs autres facteurs peuvent aussi augmenter le risque de développer un ACO:
    • L’âge (50 ans et plus), le sexe masculin, les antécédents familiaux d’ACO, la race ou l’ethnicité blanches, l’obésité abdominale et le tabagisme (passé ou présent).

 

3. En quoi consiste le dépistage du cancer de l’œsophage?

  • Les médecins procèdent au dépistage en regardant directement dans l’œsophage par endoscopie:
    • L’endoscopie est une intervention qui consiste à introduire dans la bouche un tube ayant une petite caméra vidéo à son extrémité et à le déplacer lentement le long de l’œsophage (réalisée habituellement sous sédation modérée).
  • Si des zones anormales sont observées dans l’œsophage, une biopsie est faite:
    • Une biopsie consiste à prélever un petit morceau de la paroi dans la zone anormale et à l’examiner au microscope pour trouver des changements dans les cellules ou des cellules cancéreuses.

 

4. Pourquoi le Groupe d’étude ne recommande-t-il pas de dépistage chez les patients atteints de RGO?

  • Les médecins procèdent au dépistage pour détecter des maladies avant que des signes et symptômes n’apparaissent. Parfois, le dépistage peut avoir des bénéfices (par exemple, une probabilité plus faible de décès) qui l’emportent sur les préjudices potentiels. Cependant, nous n’avons trouvé aucune preuve démontrant que le dépistage de l’ACO ou de conditions précancéreuses (p. ex., l’œsophage de Barrett) améliorait la survie des patients atteints de RGO.
  • L’endoscopie peut entraîner des préjudices, y compris de l’anxiété, un inconfort et des complications rares, comme des effets indésirables liés à la sédation et des blessures à l’œsophage ou à l’estomac entraînant un saignement ou une infection.
  • Aucun dépistage systématique de l’ACO n’est effectué actuellement, au Canada, et le dépistage chez tous les patients atteints de RGO (15 % de la population) entraînerait une utilisation peu judicieuse des ressources en soins de santé.

5. À qui cette recommandation s’adresse-t-elle? Qui n’est pas visé par cette recommandation?

  • Cette recommandation s’adresse aux personnes de 18 ans et plus ayant un RGO chronique. Nous n’avons trouvé aucune preuve qui viendrait justifier une modification à notre recommandation de ne pas dépister en fonction des facteurs de risque, seuls ou en association.
  • La recommandation ne concerne pas les personnes suivantes:
    • Les personnes atteintes de RGO qui éprouvent des symptômes d’alarme évocateurs d’un cancer de l’œsophage (p. ex., une difficulté à avaler ou une douleur à la déglutition, des vomissements récurrents, une perte de poids inexpliquée, la présence d’anémie, une perte d’appétit ou du sang dans les vomissures ou les selles).
    • Les personnes ayant déjà reçu un diagnostic d’œsophage de Barrett.
    • Toutes ces personnes doivent consulter leur médecin pour un diagnostic et un traitement appropriés.

 

6. Y a-t-il quelque chose que vous pouvez faire pour aider à prévenir l’apparition d’un ACO?

  • Il y a plusieurs changements dans le mode de vie qui peuvent aider à réduire les risques de développer un ACO :
    • Cessez de fumer.
    • Mangez bien et soyez actif physiquement pour atteindre et maintenir un poids santé.