Les nouvelles lignes directrices mettent l’emphase sur le rôle des médecins famille dans la lutte contre un des plus pressants problèmes de santé au Canada
Ottawa, 26 janvier, 2015–Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Groupe d’étude) a publié ses dernières lignes directrices sur la prévention et la gestion de l’obésité adulte. L’obésité chez les adultes au Canada a presque triplé au cours des 40 dernières années. Aujourd’hui, 67% des hommes et 54% des femmes sont considérés comme obèse ou en surpoids, ce qui représente un des problèmes de santé publique les plus pressants au Canada. Les lignes directrices du Groupe d’étude présentent des recommandations fondées sur des preuves, formulées pour aider les médecins en soins primaires à jouer un rôle plus intégral dans la prévention et la gestion de ce problème croissant. Les lignes directrices sont publiées dans le Journal de l’association canadienne médicale (JAMC).
«Dans le cadre de plus grands efforts pour stabiliser la tendance actuelle d’obésité au Canada, nous devons encourager les médecins en soins primaires à jouer un rôle plus important», a déclaré le Dr Paula Brauer, présidente du groupe de travail sur obésité adulte du Groupe d’étude. «En moyenne, les adultes gagnent 1 livre par année. Ces livres s’additionnent rapidement et peuvent contribuer à un gain pondéral important. Un excès de poids augmente le risque de plusieurs maladies chroniques. Voilà pourquoi il est essentiel pour les médecins de suivre régulièrement le poids des patients et, si nécessaire, discuter d’une stratégie appropriée pour gérer un excédent de poids. En faisant cela, les médecins peuvent aider leurs patients à atténuer, ou, idéalement, éviter les risques associés à l’obésité soit en prévenant ou traitant le problème».
Le mandat du Groupe d’étude est de faire des recommandations fondées sur les meilleures preuves disponibles. Afin de fournir des recommandations plus précises, le Groupe d’étude a effectué des examens systématiques séparés de la littérature de prévention et du traitement. Les recommandations des lignes directrices incluent :
- Une forte recommandation pour le calcul de l’IMC lors des visites de soins primaires appropriés, à la fois pour la prévention et la gestion de l’obésité.
- Attribution d’une valeur relativement élevée au faible coût de l’IMC et cette mesure clinique est facile à calculer avec des seuils largement acceptées
- Pour les adultes de poids normal, le Groupe d’étude recommande de ne pas offrir des interventions structurées formelles visant à prévenir le gain de poids.
- Pour les adultes qui sont obèses et à risque élevé de diabète, le Groupe d’étude recommande fortement que les praticiens offrent ou réfèrent à des interventions comportementales structurées d’amaigrissement.
- Pour les adultes qui sont en surpoids ou obèses le Groupe d’étude recommande que les praticiens offrent ou réfèrent à des interventions comportementales structurées d’amaigrissement.
- Pour les adultes qui sont en surpoids ou obèses, nous recommandons que les praticiens n’offrent pas systématiquement des interventions pharmacologiques d’amaigrissement (orlistat ou metformin).
«La recherche disponible nous indique qu’une personne sur 5 qui s’engage dans des programmes comportementales d’amaigrissement subira une perte de poids considérable», a déclaré le Dr Brett Thombs, un membre du Groupe d’étude. «De plus, nous savons que même une petite réduction de 5% du poids peut avoir un grand impact sur la santé des personnes appartenant aux groupes à risque élevé, ce qui démontre l’importance d’interventions. Nous encourageons donc les systèmes de soins de santé au Canada à fournir des ressources pour appuyer les médecins dans leurs efforts, afin de rendre plus accessibles ces options de traitement».
L’obésité adulte
L’obésité adulte est une condition complexe et souvent mal comprise. Bien qu’un excédent de poids résulte essentiellement de l’énergie consommée par rapport à l’énergie dépensée, il y a plusieurs facteurs externes qui contribuent, y compris: la biologie, la génétique, le comportement, la société et l’environnement.
Un excès de poids augmente le risque de plusieurs maladies chroniques, dont les maladies cardiovasculaires (MCV), certains cancers, le diabète de type 2 (DT2), l’arthrose et les douleurs lombaires. Bien que les interventions d’amaigrissement ne sont que modestement efficace, la recherche démontre que de petites réductions de seulement 5% auront un grand impact sur la santé des personnes appartenant aux groupes à risque élevé.
L’IMC
Le statut de surpoids et/ou obèse est généralement évalué au moyen du calcul de l’IMC. Malgré ses contraintes, le Groupe d’étude a sélectionné l’IMC comme mesure préférée pour la prévention et la gestion de l’obésité pour les raisons suivantes:
- Accessibilité: le calcul de l’IMC est peu coûteux, pratique, et ne nécessite aucune formation ou équipement spécial.
- Objectivité: Il existe des preuves solides que les adultes ont tendance à surestimer la taille et de sous-estimer le poids et il existe de plus en plus de preuves que l’estimation visuelle des fournisseurs de soins de santé est relativement imprécise.
- Précision: Parmi les mesures possibles dans la pratique clinique, l’IMC est la mesure de la composition corporelle plus fortement associé à la mortalité.
Interventions comportementales structurées
Des interventions comportementales structurées sont des programmes de modification comportementale intensifs qui impliquent de nombreuses sessions couvrant plusieurs semaines à plusieurs mois. Les interventions recommandées sont celles qui portent sur le régime alimentaire, l’exercice, ou des changements de style de vie en incluant le counseling, de l’éducation et des changements environnementaux pour la santé à long terme. Des interventions réussies devraient comprendre une combinaison d’approches.
Bien que le taux de réussite d’interventions comportementales soit fortement tributaire de la motivation du patient, le Groupe d’étude a décidé de le recommander comme traitement préférentiel étant donné l’équilibre entre les avantages et les inconvénients. Contrairement aux traitements pharmacologiques qui peuvent avoir des effets indésirables tels que des problèmes gastro-intestinaux, les interventions comportementales n’entraînent pas de tels effets et bénéficient de nombreux patients.
À propos du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs a été établi pour élaborer des guides de pratique clinique qui appuient les fournisseurs de soins de santé primaires dans la prestation de soins de santé préventifs. Le mandat du Groupe d’étude est d’élaborer et disséminer des guides de pratique clinique qui s’appuient sur l’analyse systématique de preuves scientifiques.
Maintenant disponible sur iTunes et Google Play, l’application mobile du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs pour professionnels en soins primaires. Pour de plus amples renseignements veuillez consulter la page de l’App du GECSSP.
Cette ligne directrice a reçu l’appui du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC). Pour le rapport complet et les détails des recommandations veuillez consulter la page GECSSP sur l’obésité adulte