Nouvelle ligne directrice pour le dépistage du cancer du poumon

Nouvelle ligne directrice pour le dépistage du cancer du poumon

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Le Groupe d’étude canadien introduit une nouvelle recommandation pour la population à risque élevé

OTTAWA (ONTARIO), le 7 mars 2016 – Aujourd’hui, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) a publié une nouvelle ligne directrice qui recommande le dépistage annuel (jusqu’à trois années consécutives) du cancer du poumon chez les adultes à risque élevé1 âgés de 55 à 74 ans à l’aide de la tomodensitométrie (TDM) à faible dose). Les lignes directrices sont publiées dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC).

Le cancer du poumon est la cause de décès imputable au cancer la plus courante et le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les Canadiens. Les taux de survie figurent parmi les plus faibles pour tous les types de cancer au Canada. On estime que’en 2015, 26 600 Canadiens ont été diagnostiqués avec ce cancer et qu’environ 20 900 personnes sont mortes de cette maladie.

« Même si le pronostic du cancer du poumon demeure mauvais, nous commençons à observer les bénéfices du dépistage qui peut détecter la maladie à un stade précoce lorsqu’elle pourra mieux répondre au traitement », a dit la Dre Gabriela Lewin, membre du GECSSP et présidente du groupe de travail de la ligne directrice. « Vu que le tabagisme est associé à 85 pour cent des incidences de cancer du poumon au Canada, la lutte contre le tabagisme et la cessation du tabagisme revêtent une importance cruciale afin de réduire la morbidité et la mortalité causées par le cancer du poumon. »

Une étude récente a constaté une réduction de 15 pour cent de la mortalité du cancer du poumon associée au dépistage par TDM à faible dose comparativement aux radiographies pulmonaires.

Cette ligne directrice, qui a été élaborée par le GECSSP, un organisme indépendant composé d’experts en soins primaires et en prévention, a examiné les meilleures et plus récentes données scientifiques se rapportant aux tests de dépistage pour formuler les principales recommandations de dépistage suivantes :

  • Pour les adultes âgés de 55 à 74 ans ayant des antécédents de tabagisme d’au moins 30 paquets-années2, qui fument actuellement ou qui ont cessé de fumer il y a moins de 15 ans, le GECSSP recommande un dépistage annuel par TDM à faible dose jusqu’à trois années consécutives. Le dépistage devrait seulement s’effectuer dans des établissements de soins de santé possédant de l’expertise dans le diagnostic précoce et le traitement du cancer du poumon.
    • La recommandation faible, qui s’appuie sur des données probantes de faible qualitées, signifie que les praticiens devraient discuter avec leurs patients à propos des avantages et des inconvénients du dépistage du cancer du poumon par TDM à faible dose (y compris les faux positifs, les effets secondaires d’un dépistage de suivi invasif et un surdiagnostic).
  • Pour tous les autres adultes, sans égard à l’âge, les antécédents de tabagisme ou les autres facteurs de risque, le GECSSP ne recommande pas le dépistage du cancer du poumon par TDM à faible dose.
    • Recommandation forte; données probantes de très faible qualité.
  • Le GECSSP déconseille l’utilisation des radiographies pulmonaires pour dépister le cancer du poumon, avec ou sans cytologie des expectorations.
    • Recommandation forte; données probantes de faible qualité.

Dépistage du cancer du poumon au Canada

Jusqu’à maintenant, il n’y a pas de programme structuré pour le dépistage du cancer du poumon au Canada, car il s’agit d’une nouvelle recommandation. Le GECSSP signale que la TDM à faible dose et une telle expertise relative au diagnostic précoce et au traitement ne sont pas actuellement disponibles dans certaines régions du Canada et que les responsables des politiques devront se pencher sur cette question à l’avenir.

Afin d’aider les provinces et les territoires à élaborer des programmes de dépistage du cancer du poumon, le Partenariat canadien contre le cancer (le « Partenariat ») a appuyé l’élaboration du Cadre de dépistage du cancer du poumon pour le Canada, qui considère les questions d’admissibilité, les tests, le diagnostic de suivi et l’inclusion de services d’abandon du tabagisme

« Le Partenariat appuie la recommandation de dépistage pour les adultes à risque élevé. Il est impératif que le dépistage s’effectue dans des conditions contrôlées et surveillées, conformément aux recommandations du Groupe d’étude, afin de limiter les risques de faux positifs, de garantir un suivi approprié et de nous aider à recueillir les renseignements qui permettront de maximiser les avantages du dépistage du cancer du poumon », a dit la Dre Heather Bryant, vice-présidente de la lutte contre le cancer au Partenariat.

« Le dépistage par CT à faible dose pour les personnes présentant un risque élevé de cancer du poumon pourrait avoir un impact important sur la réduction de la mortalité attribuable au cancer du poumon au Canada. Je suis heureuse que cette ligne directrice appuie la mise en œuvre du dépistage du cancer du poumon », a dit Gail Darling, chef clinique du dépistage du cancer du poumon chez les personnes à risque élevé, Prévention et lutte contre le cancer, Action Cancer Ontario. « L’élaboration de programmes soigneusement conçus pour le dépistage du cancer du poumon est nécessaire afin de maximiser les avantages et de minimiser les inconvénients potentiels. »

Vous trouverez ci-dessous le lien vers les ressources du Partenariat canadien contre le cancer sur le dépistage du cancer du poumon au Canada, y compris le Cadre de dépistage du cancer du poumon pour le Canada, en anglais et en français :

Cadre de dépistage et autres ressources.

Pour lire la version intégrale du rapport et obtenir des détails sur les constatations et les recommandations du GECSSP ainsi que des ressources et des outils d’application des connaissances pour les patients et les cliniciens, veuillez visiter : www.canadiantaskforce.ca

 

À propos du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) a été établi pour élaborer des guides de pratique clinique qui appuient les fournisseurs de soins de santé primaires dans la prestation des soins de santé préventifs. Le mandat du GECSSP consiste à élaborer et à disséminer des guides de pratique clinique pour les soins primaires et préventifs en se fondant sur l’analyse systématique des données scientifiques.

 

1Le risque élevé se définit comme des personnes qui fument toujours ou qui ont déjà fumé et qui ont des antécédents d’au moins 30 paquets-années.

2Le tabagisme est souvent mesuré à l’aide de « paquets-années » qui représentent le nombre moyen de paquets fumés quotidiennement et le nombre d’années de tabagisme. Par exemple, les personnes qui ont fumé 1 paquet par jour (20 cigarettes) pendant 30 ans, ou 2 paquets pendant 15 ans, présenteraient toutes deux des antécédents de 30 paquets-années.