Le Groupe d’étude canadien a publié des recommandations provisoires pour le dépistage du cancer du sein en 2024. Les lignes directrices de pratique clinique de 2011 et 2018 ne sont plus courantes. Veuillez cliquer ici pour consulter les recommandations provisoires mises à jour pour le dépistage du cancer du sein.
Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs recommande un test de dépistage systématique pour les femmes de 50 à 74 ans tous les 2 à 3 ans.i
Les femmes à risque élevé sont celles qui ont des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein, qui présentent une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 et/ou qui ont déjà fait l’objet d’une radiothérapie de la paroi thoracique. La mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 accroît de façon importante le risque de cancer du sein. Cette ligne directrice ne s’applique pas aux femmes qui présentent un risque élevé de cancer du sein. Le cas échéant, consultez un médecin afin de déterminer les meilleures options de dépistage pour votre cas.
Le cancer du sein est la forme de cancer qui entraîne le deuxième plus grand nombre de décès chez les femmes entre 40 et 79 ans. En 2010, près de 80 % des nouveaux cas de cancer diagnostiqués au Canada touchaient des femmes de plus de 50 ans, et de ce nombre, environ 28 % étaient des femmes de plus de 70 ans.
Le dépistage du cancer du sein consiste à essayer de déceler un cancer avant l’apparition des symptômes.
Le test de dépistage du cancer du sein le plus fréquent se fait à l’aide d’une radiographie spéciale appelée mammographie. Une mammographie est une image (film ou digital) des tissus mous du sein qui sert à déceler des signes de cancer, même en l’absence de symptômes. D’autres méthodes, comme les ultrasons, sont aussi utilisées dans certains cas, mais il a été démontré que la mammographie constitue le moyen le plus efficace de dépister le cancer du sein aux premiers stades.
Pour dépister un cancer, il faut des tests comme une mammographie (radiographie) ou une biopsie (prélèvement d’un échantillon de tissu mammaire pour déceler des signes de cancer au microscope). Comme ils ne sont pas toujours exacts, ils peuvent mener à des tests ou à une chirurgie mammaire inutiles chez des femmes qui n’ont pas le cancer. Toutefois, ils peuvent aussi prévenir des décès inutiles chez des femmes dont le cancer du sein n’a pas encore été détecté. Parmi les effets négatifs associés aux mammographies, citons les résultats faussement positifs, c’est-à-dire un test de dépistage qui indique la présence d’un cancer alors que ce n’est pas le cas. Un résultat faussement positif peut entraîner de l’anxiété, des biopsies inutiles, une tumorectomie (ablation d’une bosse dans le sein, qu’elle soit cancéreuse ou non) ou une mastectomie (ablation du sein).
La mammographie permet de réduire de façon modeste le nombre de décès causés par le cancer du sein, en particulier chez les femmes âgées de 50 à 74 ans.
Le Groupe d’étude a analysé les meilleures données scientifiques dans le monde et a constaté une diminution modeste du nombre de décès en raison du dépistage du cancer par la mammographie chez les femmes de 50 à 74 ans, ainsi qu’un risque moindre de résultats faussement positifs en comparaison aux femmes de 40 à 49 ans.
La recommandation de subir un test tous les deux ou trois ans repose sur des données scientifiques qui tiennent compte des effets négatifs associés au dépistage et qui ne révèlent aucun avantage (c.-à-d. une diminution du nombre de décès) entre un test subi aux deux ou trois ans et un test annuel. Cette recommandation est semblable aux lignes directrices du Royaume-Uni (tous les trois ans) et des États-Unis (tous les deux ans).
Chez ce groupe d’âge, le risque de cancer du sein est plus faible, tandis que le risque d’obtenir un résultat faussement positif augmente, ce qui peut mener à d’autres tests, y compris à des procédures inutiles comme l’ablation du sein. Nous ne recommandons pas le dépistage aux femmes de 40 à 49 ans. Toutefois, les femmes de ce groupe qui désirent passer un test de dépistage et qui ne s’inquiètent pas trop des effets indésirables devraient parler des options possibles avec un médecin.
Chez les femmes de 75 et plus, il est possible que le dépistage systématique par mammographie permette, au fil du temps, de réduire le nombre de décès attribuables au cancer du sein. Toutefois, il n’y avait pas suffisamment de données pour formuler une recommandation claire. Nous recommandons aux femmes de parler des avantages et inconvénients d’une mammographie avec un médecin, qui tiendra compte de leur état de santé général.
Le Groupe d’étude déconseille l’auto-examen des seins et l’examen clinique des seins (réalisé par un professionnel de la santé), car il a constaté qu’aucune de ces méthodes ne permet de réduire les cas de cancer du sein ou les décès qui y sont attribuables chez les femmes de 40 à 74 ans. De plus, selon deux vastes études, l’enseignement de l’auto-examen des seins aux femmes de 31 à 64 ans ne diminue pas le nombre de décès attribuables au cancer du sein, mais peut accroître les effets négatifs.