Cancer du Sein (mise à jour) -Recommandations provisoires (2024)

    Recommandations provisoires

    CE SONT DES RECOMMANDATIONS PROVISOIRES. LES LIGNES DIRECTRICES ET RECOMMANDATIONS FINALES SERONT PUBLIÉES À UNE DATE ULTÉRIEURE.

    Si vous présentez des symptômes comme une bosse au sein, ces recommandations ne s’appliquent pas à vous. Veuillez consulter un professionnel de la santé.

    Fournir des commentaires sur les recommandations provisoires ici.

    Le public aura six semaines, jusqu’au 30 août 2024, pour formuler des commentaires au sujet des recommandations provisoires et des outils de prise de décision.

    Outils d’aide à la décision


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    Introduction

    Le cancer du sein est une maladie qui touche de nombreux Canadiens. Il s’agit du cancer le plus fréquent et de la deuxième cause de décès par cancer chez les Canadiennes1. En 2024, on estime que 30 500 femmes recevront un diagnostic de cancer du sein, ce qui représente 25,4 % de tous les nouveaux cancers diagnostiqués (à l’exclusion des cancers de la peau qui ne sont pas des mélanomes)2. On estime également que 5 500 personnes mourront de cette maladie, ce qui représente 13,5 % de tous les décès par cancer dans ce groupe en 2024. Les traitements du cancer du sein s’améliorent et offrent de plus en plus d’espoir aux femmes atteintes de cette maladie. La mortalité due au cancer du sein est en baisse; elle est passée de 41,7 décès pour 100 000 habitants en 1989 à un taux estimé de 21,8 décès pour 100 000 habitants en 2024.2

    Nous voulons tous trouver des moyens de continuer à réduire le fardeau de cette maladie. C’est pourquoi le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (Groupe d’étude) a procédé à un examen exhaustif des données sur le dépistage du cancer du sein, y compris les essais observationnels récents, les essais contrôlés randomisés et la modélisation. À ces données nous avons ajouté celles de Statistique Canada et d’autres sources afin de s’assurer que les données dont nous disposons soient les meilleures, les plus récentes et les plus détaillées possibles pour rédiger ces recommandations provisoires.

    Les recommandations provisoires pour le dépistage du cancer du sein concernent les femmes* ayant un risque moyen ou un risque modérément élevé**. Elles ne s’appliquent pas aux personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux importants de cancer du sein, des mutations génétiques qui augmenteraient le risque de cancer du sein ou des symptômes évocateurs d’un cancer du sein.


    * Personnes dont le sexe assigné à la naissance est féminin.

    ** Le risque modérément élevé est défini ici comme un risque de 12 à 20 % cumulé pendant la vie entière, et comprend les femmes ayant des seins denses de catégorie C ou D et les femmes ayant des antécédents familiaux modérés, qui sont définis comme le fait d’avoir un parent au premier degré ou deux parents au second degré ayant reçu un diagnostic après l’âge de 50 ans. Des antécédents familiaux plus étendus ou des facteurs de risque multiples (p. ex., une densité mammaire élevée et des antécédents familiaux de cancer du sein) peuvent entraîner un risque cumulé élevé pendant la vie entière. (Pour plus de détails, voir https://www.cdc.gov/genomics/disease/breast_ovarian_cancer/risk_categories.htm.)


    Recommandations provisoires

    Recommandations

    Le dépistage du cancer du sein est un choix personnel.

    Les femmes[1] âgées de 40 à 74 ans  devraient recevoir de l’information sur les bénéfices et les préjudices du dépistage afin de prendre une décision qui corresponde à leurs valeurs et leurs préférences. Si une personne de cette tranche d’âge a connaissance de cette information et souhaite se faire dépister, on devrait lui offrir une mammographie tous les deux ou trois ans.

    Cette information devrait être accessible et exprimée en chiffres absolus[2]. Elle devrait expliquer comment l’âge, les antécédents familiaux, l’appartenance ethnique et la densité mammaire (si celle-ci est connue) peuvent avoir un impact sur les bénéfices et préjudices du dépistage. Le site Web du Groupe d’étude propose des outils pour faciliter la prise de décision et les discussions avec les professionnels de la santé.


    Pour les femmes âgées de 40 à 49 ans, d’après les données actuelles (essais, études observationnelles, modélisation et un examen des valeurs et des préférences), nous suggérons de ne pas procéder à un dépistage systématique par mammographie. Étant donné que les valeurs et les préférences individuelles peuvent varier, les personnes qui souhaitent un dépistage après avoir été informées des bénéfices et des préjudices devraient se voir proposer un dépistage tous les deux ou trois ans (recommandation conditionnelle, données de très faible certitude).

    • Bénéfices et préjudices : Dans la tranche d’âge de 40 à 49 ans, nous avons constaté que les préjudices peuvent l’emporter sur les bénéfices.
    • Valeurs et préférences des patients : Notre examen systématique des études sur les valeurs et des préférences a montré que la majorité des patientes âgées de 40 à 49 ans ne considèrent pas nécessairement que les bénéfices sont supérieurs aux préjudices. Cependant, toutes les sources d’information, y compris la rétroaction des patients-partenaires et des experts cliniques, ont témoigné de la variabilité des valeurs et des préférences des patientes.
    • Appartenance ethnique : Des données montrent une variabilité de l’incidence, de la mortalité, du sous-type et du stade du cancer au moment du diagnostic (p. ex., une mortalité plus élevée chez les femmes noires dans ce groupe d’âge, même si l’incidence est plus faible que chez les femmes blanches). Cependant, on manque de données sur les bénéfices et les préjudices, ainsi que sur les valeurs et les préférences des populations aux appartenances ethniques diverses.

    Pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, d’après les données actuelles (essais, études observationnelles, modélisation et un examen des valeurs et des préférences), nous suggérons un dépistage par mammographie tous les deux ou trois ans. Comme les valeurs et les préférences individuelles peuvent varier, il est important que les femmes âgées de 50 à 74 ans soient informées des bénéfices et des préjudices du dépistage pour prendre leur décision (recommandation conditionnelle, données de très faible certitude).

    • Bénéfices et préjudices : Dans la tranche d’âge de 50 à 74 ans, nous avons constaté que les bénéfices peuvent l’emporter sur les préjudices.
    • Valeurs et préférences des patients : Notre examen systématique des valeurs et des préférences a montré que la majorité des patientes âgées de 50 à 74 ans sont susceptibles de considérer que les bénéfices sont supérieurs aux préjudices. Cependant, toutes les sources d’information, y compris la rétroaction des patients-partenaires et des experts cliniques, ont témoigné de la variabilité des valeurs et des préférences des patientes.
    • Appartenance ethnique : Des données montrent une variabilité de l’incidence, de la mortalité, du sous-type et du stade du cancer au moment du diagnostic (p. ex., une mortalité plus élevée chez les femmes des Premières Nations et métisses âgées de 60 à 69 ans, alors même qu’elles ont une incidence semblable à celle des femmes blanches). Cependant, on manque de données sur les bénéfices et les préjudices, ainsi que sur les valeurs et les préférences des populations aux appartenances ethniques diverses.

    Pour les femmes âgées de 75 ans et plus, d’après les données actuelles (études observationnelles et modélisation; aucun essai disponible), nous suggérons de ne pas effectuer de dépistage par mammographie (recommandation conditionnelle, données de très faible certitude).

    • Bénéfices et préjudices : Pour les personnes âgées de 75 ans et plus, on manque d’information. On craint cependant que les préjudices l’emportent sur les bénéfices si le dépistage se poursuit au-delà de l’âge de 74 ans.
    • Valeurs et préférences des patients : Notre examen systématique des valeurs et des préférences a montré que la majorité des patientes âgées de 75 ans et plus sont susceptibles de considérer que les bénéfices sont supérieurs aux préjudices en ce qui concerne le maintien du dépistage après 74 ans. Cependant, toutes les sources d’information, y compris la rétroaction des patients-partenaires et des experts cliniques, ont témoigné de la variabilité des valeurs et des préférences des patientes.
    • Appartenance ethnique : On manque de données sur les bénéfices et les préjudices au sein de populations aux appartenances ethniques diverses.

    Recommandations sur le dépistage supplémentaire

    Pour les femmes ayant un risque modérément élevé en raison d’une densité mammaire élevée (catégories C et D), nous n’avons pas trouvé de données sur les bénéfices d’un dépistage supplémentaire en ce qui concerne les résultats importants pour les patientes (p. ex., stade du cancer au moment du diagnostic, décès). Par conséquent, nous ne suggérons pas de recourir à l’imagerie à résonance magnétique (IRM) ni à l’échographie comme tests de dépistage supplémentaires pour les personnes ayant des seins denses (recommandation conditionnelle, données de très faible certitude).

    Si elles souhaitent un dépistage, les femmes qui savent qu’elles ont un risque modérément élevé en raison d’une densité mammaire élevée (catégories C et D) devraient consulter la recommandation correspondant à leur groupe d’âge.

    Pour les femmes ayant un risque modérément élevé en raison d’antécédents familiaux[3] de cancer du sein, nous n’avons pas trouvé de données sur les bénéfices d’un dépistage supplémentaire en ce qui concerne les résultats importants pour les patientes (p. ex., stade du cancer au moment du diagnostic, décès). Par conséquent, nous ne suggérons pas de recourir à l’imagerie à résonance magnétique (IRM) ni à l’échographie comme tests de dépistage supplémentaires pour les personnes ayant un risque modérément élevé en raison d’antécédents familiaux de cancer du sein (recommandation conditionnelle, données de très faible certitude).

    Si elles souhaitent un dépistage, les femmes ayant un risque modérément élevé en raison d’antécédents familiaux de cancer du sein devraient consulter la recommandation correspondant à leur groupe d’âge.


    Que signifient les recommandations?

    Si vous êtes une patienteSi vous êtes un fournisseur de soins primairesPour les programmes de dépistage du cancer du sein
    Le dépistage du cancer du sein est un choix personnel. Assurez-vous d’avoir les informations sur les bénéfices et les préjudices du dépistage afin de prendre une décision qui corresponde avec vos valeurs et vos préférences.
     
    Le site Web du Groupe d’étude propose des outils pour faciliter la prise de décision et les discussions avec les professionnels de la santé.
     
    Ces recommandations s’adressent aux personnes qui ont un risque moyen à modérément élevé de cancer du sein et qui n’ont pas de symptômes mammaires.
     
    Si vous présentez des symptômes évocateurs d’un cancer du sein (p. ex., une bosse), ces recommandations ne s’appliquent pas à vous. Vous devriez consulter un professionnel de la santé.
    Si une femme âgée de 40 à 74 ans envisage un dépistage, donnez-lui de l’information en chiffres absolus sur les bénéfices et les préjudices potentiels. Dans la mesure du possible, cette démarche doit s’inscrire dans le cadre d’un processus de prise de décision partagée, afin de parvenir à une décision qui corresponde avec les valeurs et les préférences de la patiente.
     
    Bien que la recommandation soit en faveur du dépistage chez les personnes âgées de 50 à 74 ans, il demeure important de fournir de l’information sur les bénéfices et les préjudices.

    Le site Web du Groupe d’étude propose des outils pour favoriser les discussions menant à une prise de décision partagée.

    Si une femme âgée de 40 à 74 ans décide de participer au dépistage, proposez-lui une mammographie de dépistage.
    Que les personnes accèdent aux programmes de dépistage en se présentant d’elles-mêmes, sur invitation ou par l’intermédiaire d’un professionnel de la santé, elles doivent recevoir des informations claires et en chiffres absolus sur les bénéfices et les préjudices potentiels.

    Le site Web du Groupe d’étude propose des outils.

    Comme mesure de la qualité, les programmes devraient utiliser le nombre de femmes en mesure de prendre une décision éclairée.

    Les programmes devraient collecter des données reliées à l’appartenance ethnique.

    [1] Femmes cisgenres, hommes transgenres et personnes non binaires ou autres personnes dont le sexe assigné à la naissance est féminin (qui n’ont pas subi de mastectomie bilatérale).

    [2] Les chiffres absolus permettent de comprendre l’impact réel d’une intervention en chiffres facilement compréhensibles. Ils indiquent combien de personnes retireront des bénéfices ou subiront des préjudices à la suite de l’intervention.  La réduction du risque relatif peut être trompeuse si le risque de base d’une population (le risque sans intervention) est très faible. Par exemple, si le risque de mourir d’une maladie est de 2 % (soit deux personnes sur 100) et que le traitement le réduit à 1 % (soit une personne sur 100), la réduction du risque relatif serait de 50 %, ce qui semble impressionnant. Cependant, en chiffres absolus, cela représente une personne de moins sur 100, ce qui est plus représentatif du bénéfice.

    [3]Le risque modérément élevé en raison d’antécédents familiaux de cancer du sein est défini comme le fait d’avoir un parent au premier degré ou deux parents au second degré ayant reçu un diagnostic après l’âge de 50 ans. Des antécédents familiaux plus étendus ou des facteurs de risque multiples (p. ex., une densité mammaire élevée et des antécédents familiaux de cancer du sein) peuvent entraîner un risque cumulé élevé pendant la vie entière. (Pour plus de détails, voir https://www.cdc.gov/genomics/disease/breast_ovarian_cancer/risk_categories.htm.)

    Additional Documents


    Qui a travaillé sur ces recommandations ?

    Membres votants

    Membres du groupe de travail sur le dépistage du cancer du sein du Groupe d’étude canadien

    • Guylène Thériault, MD
    • Nathalie Slavtcheva, NP
    • Jennifer Flemming, MD
    • Kate Miller, MD
    • Scott Klarenbach, MD
    • Ashraf Sefin, MD

    Membres collaborateurs du Groupe d’étude canadien

    • Eddy Lang, MD
    • Patricia Li, MD
    • Gail Macartney, NP
    • Donna Reynolds, MD
    • Henry Siu, MD
    • Keith Todd, MD

    Vous pouvez trouver la liste complète des membres du Groupe d’étude canadien ici.

    Membres non votants du groupe de travail

    Experts cliniques et de contenu

    • Alexandra Easson, MD (chirurgienne)
    • Derek Muradali, MD (radiologiste)
    • Michelle Nadler, MD (oncologue)
    • Jonathan Sussman, MD (radio-oncologue)

    Patients-partenaires

    • Dawn Barker
    • Samira Chandani
    • Siobhan Grennan

    Le Groupe d’étude canadien tient à remercier les experts cliniques ou de contenu (Drs. Alexandra Easson, Derek Muradali, Michelle Nadler et Jonathan Sussman) ainsi que les patients-partenaires (Dawn Barker, Samira Chandani et Siobhan Grennan) pour leur contribution à l’élaboration de ces recommandations provisoires. Les experts cliniques ou de contenu et les patients-partenaires assistent aux réunions du Groupe de travail, examinent les documents d’appui clés, fournissent des conseils techniques et cliniques, des perspectives basées sur leur expérience vécue, et contribuent aux décisions clés concernant les données probantes, afin d’aider le Groupe de travail à comprendre et à aborder les problèmes cliniques, techniques, ainsi que les perspectives des patients. Les experts cliniques ou de contenu et les patients-partenaires ne votent pas sur les recommandations et peuvent ou non être en accord avec les recommandations du Groupe d’étude canadien.

    Division de la santé mondiale et des lignes directrices, Agence de la santé publique du Canada

    • Heather Limburg
    • Laure Tessier
    • Greg Traversy
    • Leila Esmaeilisaraji, MD
    • Chantelle Garritty
    • Casey Gray
    • Mona Hersi
    • Melissa Subnath
    • Julie Wu
    • Allison Yeung

    Centres d’analyse et de synthèse des données probantes

    Université de l’Alberta : Centre de recherche de l’Alberta sur les données probantes en santé

    • Jennifer Pillay
    • Samantha Guitard
    • Sholeh Rahman
    • Sabrina Saba
    • Ashiqur Rahman
    • Liza Bialy
    • Nicole Gehring
    • Maria Tan
    • Alex Melton
    • Lisa Hartling

    Université d’Ottawa

    • Alexandria Bennett
    • Nicole Shaver
    • Niyati Vyas
    • Faris Almoli
    • Robert Pap
    • Andrea Douglas (patient-partenaire)
    • Taddele Kibret
    • Becky Skidmore
    • Martin Yaffe (expert clinique)
    • Anna Wilkinson, MD (expert clinique)
    • Jean M. Seely, MD (expert clinique)
    • Julian Little
    • David Moher

    Équipe partage des connaissances

    Personnel du programme d’application des connaissances à Unity Health Toronto