BULLETIN n° 4 – Faits et ressources sur le dépistage du cancer du sein

BULLETIN n° 4 – Faits et ressources sur le dépistage du cancer du sein

Dernier appel pour les commentaires sur les recommandations provisoires concernant le dépistage du cancer du sein

La date limite pour fournir des commentaires sur nos recommandations provisoires concernant le dépistage du cancer du sein approche rapidement. Veuillez soumettre vos commentaires avant le 30 août ici. Nous tenons à remercier tous ceux qui ont répondu jusqu’à présent. Votre retour est essentiel pour nous aider à élaborer des lignes directrices précises et fiables.

En fournissant des commentaires, vous assurerez que la version finale des lignes directrices sera claire et réalisable pour les cliniciens dans leur pratique. Nous nous engageons à examiner toutes les réponses. Retrouvez les recommandations provisoires ici.


Message de la première ligne

Les prestataires de soins primaires sont particulièrement bien positionnés et qualifiés pour engager des discussions de prise de décision partagée avec leurs patients. Des outils pour chaque groupe d’âge sont disponibles sur le site web du Groupe d’étude canadien. De nombreuses femmes âgées de 40 à 74 ans choisiront de se faire dépister, mais certaines ne le feront pas. Toutes méritent d’être informées des bénéfices et des préjudices potentiels afin de prendre une décision éclairée. Les décisions de se faire dépister ou de ne pas se faire dépister sont toutes deux raisonnables et doivent être respectées.

Nous entendons souvent parler des bénéfices de la « détection précoce » – on nous dit que si nous pouvons détecter le cancer plus tôt, il y a moins de risques de décès par cancer du sein ou de traitements intensifs. Cela peut être surprenant, mais la détection précoce n’est pas nécessairement une garantie de l’un ou l’autre de ces résultats.

Les conséquences des préjudices incluent des tests supplémentaires montrant l’absence de cancer (imagerie et/ou biopsie) et le surdiagnostic. Le surdiagnostic signifie la détection, prouvée par biopsie, d’un précancer ou d’un cancer qui, autrement, n’aurait jamais causé de symptômes ou de problèmes à l’individu au cours de sa vie. Cela se produit chez les femmes plus âgées et est également bien documenté chez les femmes plus jeunes.

Le dépistage de 40 à 74 ans est un choix personnel. Dans le cadre d’une discussion sur la santé du sein/de la femme ou des soins préventifs, les individus doivent être informés qu’ils sont éligibles au dépistage s’ils le souhaitent.

Michelle Nadler

Michelle Nadler, oncologue médicale 

Professeur adjoint, clinicienne en qualité et innovation, Université de Toronto

Experte clinique, Groupe de travail sur le cancer du sein, Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (2023-2024)


Renseignez-vous

Quelle est la différence entre le risque absolu et le risque relatif ?

Le risque est la probabilité qu’un événement se produise, et il existe deux façons de le mesurer : en termes absolus et relatifs. Les déclarations sur le risque peuvent être trompeuses. Il est important de connaître les faits pour avoir une vue d’ensemble et décider du niveau de risque que vous êtes prêt à accepter lorsque vous prenez une décision, comme celle du dépistage du cancer du sein.

Le risque absolu est le risque qu’un événement se produise, comme le risque d’être blessé dans un accident de voiture ou le risque de cancer du poumon chez les fumeurs.

Le risque relatif est une comparaison entre deux groupes de personnes – ou au sein du même groupe – au fil du temps. C’est le changement de risque (une augmentation ou une réduction) par rapport au point de départ de ce que vous mesurez. Par exemple, quel est le risque relatif d’être blessé dans un accident de voiture si je porte une ceinture de sécurité par rapport à si je n’en porte pas, sur une période de 10 ans ? Ou le risque de cancer du poumon chez les fumeurs par rapport à ceux qui arrêtent de fumer, après 25 ans.

Le risque relatif semble toujours plus important et plus spectaculaire que le risque absolu et peut être trompeur. Cela s’explique par le fait qu’il a besoin de contexte pour être correctement compris, car il peut représenter un risque dans une très petite population. Il est généralement exprimé en pourcentage d’augmentation ou de réduction. Par exemple, je peux me réjouir d’avoir augmenté mon nombre de followers sur les réseaux sociaux de 50 % (augmentation relative). Cela semble beaucoup. Mais si je n’avais que 10 followers au départ, cela signifie que j’en ai seulement 5 de plus (augmentation absolue). En revanche, si j’avais 10 000 followers au départ, cela signifierait que j’en ai 5 000 de plus (augmentation absolue), ce qui semble également beaucoup.

Pour être aussi clair que possible, nous utilisons le risque absolu dans nos lignes directrices. Il est essentiel que le risque absolu, de préférence en chiffres absolus, soit communiqué lors de la transmission des risques.

Qu'en est-il des affirmations selon lesquelles des études récentes
GECSSP
montrent une réduction jusqu'à 50% des décès du cancer du sein grâce au dépistage ?

Un exemple:

Nombre de décès chez
1 000 femmes non-dépistées : 2

Nombre de décès chez
1 000 femmes dépistées : 1

Ceci équivaut à une réduction du risque
RELATIF de 50 %, mais correspond à une réduction du risque
ABSOLU de 1 pour 1 000.

C'est pourquoi nous utilisons des nombres absolus

Pour en savoir plus sur la différence entre le risque relatif et le risque absolu, voici un exemple de vidéo YouTube qui pourrait être utile de « Talking with Docs »


Qu’est-ce que le surdiagnostic?

Étonnamment, tous les cancers détectés n’auraient pas causer de préjudices au cours de la vie. Malheureusement, les cliniciens ne savent pas lesquels ne causeront pas de préjudices et lesquels le feront, donc nous traitons tous les cancers comme s’ils allaient causé des préjudices. Cela signifie que certains cancers peuvent être découverts et traités inutilement, ce qui entraîne des biopsies, des interventions chirurgicales, des infections potentielles, de la douleur et peut affecter négativement la qualité de vie. C’est ce que l’on entend par surdiagnostic.

Nous voulons que les gens soient informés des bénéfices potentiels, ainsi que des préjudices tels que le surdiagnostic.

Pour le dépistage du cancer du sein, si une personne âgée de 40 à 74 ans souhaite une mammographie après avoir reçu des informations sur les bénéfices et les préjudices, on devrait lui offrir un dépistage par mammographie tous les deux ou trois ans.


Outils pour les cliniciens

Outils pour discuter du risque avec les patients