Tout homme sans diagnostic préalable de cancer de la prostate. Cela inclut les hommes présentant des symptômes du bas appareil urinaire (nycturie, urgence, fréquence et faiblesse du jet) ou atteints d’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).
Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes (excluant les cancers de la peau) et la troisième cause de décès par cancer chez les hommes au Canada. Compte tenu des traitements actuels, le risque à vie de décès par cancer de la prostate est de 3,6%.
Test de l’Antigène Prostatique Spécifique (APS)
Le GECSSP a basé cette recommandation sur l’évaluation globale de l’équilibre entre les avantages et les inconvénients possibles du dépistage APS (avec ou sans examen rectal digital [ERD]), a pesé les avantages possibles contre les inconvénients potentiels du diagnostic précoce et du traitement du cancer de la prostate.
Pour les hommes de moins de 55 ans et ceux de 70 ans et plus, il n’existe aucune preuve que le dépistage par test de l’APS réduit la mortalité, mais plusieurs études confirment des inconvénients. Pour les hommes âgés de 55 à 69 ans, il existe des données incertaines d’un petit bénéfice potentiel du dépistage et des preuves des inconvénients de l’APS.
Cette recommandation met une valeur relativement faible sur la petite baisse absolue potentielle de la mortalité par cancer de la prostate, et reflète les inquiétudes quant aux résultats faussement positifs, aux biopsies inutiles, au surdiagnostic du cancer de la prostate, et les inconvénients associés à un traitement inutile.
178 hommes (soit environ 20%) auraient un résultat ASP faussement positif, ce qui impliquerait une biopsie de la prostate inutile. Quatre de ces 178 hommes auraient des complications (de la biopsie) suffisamment graves pour nécessiter une hospitalisation.
102 hommes seraient diagnostiqués avec un cancer de la prostate, mais 33 de ces diagnostics n’auraient jamais donné lieu à des symptômes ou au décès du patient (cas de surdiagnostic). Cependant, ces hommes choisiraient probablement un traitement en raison de l’incertitude quant à la progression de la maladie. Il y a des avantages et des inconvénients associés au traitement: 11 à 21% des hommes traités souffrent de complications à court terme; de 13 à 44% ont une dysfonction érectile à long terme; jusqu’à 18% développent de l’incontinence urinaire; et 0,4-0,5% meurent dû aux complications de la chirurgie de la prostate. Cependant, le traitement des cancers de la prostate au stade précoce avec la prostatectomie ou la radiothérapie (avec ou sans hormonothérapie) réduit à la fois la mortalité dû au cancer de la prostate et la mortalité toutes causes confondues.
En fin de compte, parmi 1.000 hommes dépistés, 1 homme éviterait la mort dû au cancer de la prostate.
La grande force de la recommandation pour les hommes de moins de 55 ans et ceux de 70 ans et plus indique que les cliniciens ne devraient pas discuter régulièrement du dépistage du cancer de la prostate. La recommandation faible pour les hommes âgés de 55 à 69 ans suggère que les cliniciens devraient discuter des risques et des avantages du dépistage et ses conséquences potentielles avec chaque homme de ce groupe, dans le contexte de ses préférences. L’ERD n’est pas recommandé.
Il n’y a pas de résultats d’essais démontrant que les avantages ou inconvénients du dépistage diffèrent chez les populations à haut risque par rapport aux hommes de la population générale. Cependant, les cliniciens pourraient vouloir discuter des avantages et des inconvénients du dépistage avec les hommes à risque plus élevé, en prenant compte, de manière explicite, de leurs valeurs et leurs préférences.
La recommandation ne s’applique pas aux hommes ayant précédemment reçu un diagnostic de cancer de la prostate ou à l’utilisation du test de l’APS aux fins de surveillance après un traitement pour le cancer de la prostate.