Titre de la ligne directrice
Screening for HIV: U.S. Preventive Services Task Force Recommendation Statement
Concepteur de la ligne directrice
U.S. Preventive Services Task Force
Année de publication
2013
Année de l’évaluation critique
2014
Documents
Cette ligne directrice met l’accent sur le dépistage du VIH chez les adolescents, les adultes et les femmes enceintes1.
À la fin de 2009, on estimait que 1 148 2002 Américains âgés de 13 ans et plus étaient atteints du VIH, soit une prévalence de 0,45%. Au Canada, l’estimé (qui comprenait aussi les personnes atteintes du SIDA) était de 71 300 en 20113, soit une prévalence de 0,21%. Ainsi, le taux d’incidence aux États-Unis est presque deux fois celui au Canada (19,0 vs 9,9 par 100 000 habitants en 20094, 5). Bien que la proportion de cas non-diagnostiqués au Canada est plus élevée que celle aux États-Unis (25%3 vs 18%6), on estime que, chez certaines sous-populations américaines, plus de 50% des gens séropositif ignoreraient leur statut.7
Le U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF) recommande aux cliniciens de dépister tous les adolescents et adultes âgés de 15 à 65 ans pour l’infection au VIH. Les jeunes adolescents et les personnes âgées qui sont à risque accru devraient également subir un dépistage.
De plus, l’USPSTF recommande aux cliniciens le dépistage du VIH pour toutes les femmes enceintes, y-compris celles qui accouchent et qui n’ont pas été testées et dont le statut sérologique est inconnu.
Toutes les sections de la ligne directrice sont pertinentes au mandat du GÉCSSP de prévention en matière de soins de santé primaires.
Les populations ciblées pour le dépistage sont les adolescents et les adultes âgés de 15 à 65 ans, les adolescents plus jeunes et les personnes âgées à risque accru d’infection, ainsi que les femmes enceintes.
L’USPSTF a effectué une recherche d’Ovid MEDLINE pour la période de 2004 à juin 2012 et de la Cochrane Library, délimitée par le deuxième trimestre de 2012. Les articles pertinents publiés en anglais ont été identifiés parmi les listes de références. La recherche d’éléments de preuve ciblant les adultes et les adolescents a identifié 10 297 résumés scientifiques; 876 articles complets ont été examinés pour leur pertinence, dont 25 ont été inclus dans la synthèse des données probantes. La recherche ciblant les femmes enceintes a identifié à un total de 1 636 résumés scientifiques; 387 articles complets ont été examinés pour leur pertinence, dont 38 études, issues de 43 publications ont été incluses dans la synthèse des données probantes.
L’USPSTF attribue 1 de 5 catégories alphabétiques à chaque recommandation: A, B, C, D ou I8. Ces notes sont basées, en grande partie, sur le niveau de certitude de l’avantage net lié à la prestation du service.
Le GÉCSSP a évalué la qualité méthodologique de la ligne directrice en utilisant les critères «Appraisal of Guidelines Research & Evaluation» (AGREE II) (Tableau 1).
Un score de plus de 60% a été accordé à cette ligne directrice pour les domaines suivants : champ et objectifs, rigueur d’élaboration, et indépendance éditoriale. Par conséquent, le GÉCSSP classifie la ligne directrice comme étant une de qualité supérieure. La concordance entre évaluateurs, mesurée par l’écart-type (ÉT) des scores «AGREE II», était élevée (ÉT < 1,5) pour la majorité des domaines.
Domaine «AGREE II» | Score du domaine | Écart type |
---|---|---|
Champ et objectifs | 93% | 0.8 |
Participation des groupes concernés | 82% | 1.7 |
Rigueur d’élaboration | 88% | 0.8 |
Clarté et présentation | 90% | 0.8 |
Applicabilité | 67% | 1.5 |
Indépendance éditoriale | 83% | 1.1 |
Note globale | 92% | 1.0 |
Le champ et l’objectif de cette ligne directrice sont clairement définis, les recommandations spécifient l’âge des adolescents et des adultes ciblés et n’imposent pas une limite d’âge pour les femmes enceintes. Tous les groupes professionnels concernés étaient représentés durant le processus d’élaboration, et l’opinion publique a été examinée avant la publication. De plus, les recommandations sont spécifiques, les méthodes utilisées sont rigoureuses, et il n’y avait aucun doute par rapport à l’indépendance éditoriale.
Bien que les preuves indirectes présentées dans la ligne directrice de l’USPSTF étaient fortes et logiques (démontrant que les tests de dépistage peuvent effectivement détecter le VIH et que le traitement du VIH détecté améliore les résultats de santé,) il n’y avait aucune preuve directe reliant l’efficacité du dépistage aux résultats cliniques.
De plus, la pertinence de cette ligne directrice pour la pratique canadienne est incertaine dû à la prévalence nettement plus élevée du VIH aux États-Unis par rapport au Canada.
Les professionnels en soins de santé au Canada devraient considérer le dépistage chez les individus présentant des indicateurs cliniques du VIH ou ayant des facteurs qui augmentent le risque d’exposition à l’infection, en se concentrant sur les groupes à prévalence plus élevée tels les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les utilisateurs de drogues injectables et les personnes provenant de pays où le VIH est endémique3. Bien que certaines juridictions canadiennes9, 10 recommandent le dépistage systématique dans certains contextes (par exemple, lors de soins primaires et/ou de soins d’urgence) en réponse à leur épidémiologie locale du VIH, il est important de noter que cette pratique n’est pas encore appuyée par des preuves directes.
Selon le GÉCSSP, les professionnels en soins primaires au Canada devraient continuer à offrir le counseling et le dépistage du VIH aux individus pouvant être à risque accru d’exposition au VIH, compte tenu des avantages potentiels de la détection précoce. Les femmes enceintes devraient continuer à subir le dépistage du VIH suivant les lignes directrices actuelles11.
La ligne directrice complète se trouve sur le site suivant (en anglais) : uspreventiveservicestaskforce.org.