Titre de la ligne directrice
Screening for Ovarian Cancer: U.S. Preventive Services Task Force Reaffirmation Recommendation Statement
Concepteur de la ligne directrice
U.S. Preventive Services Task Force
Année de publication
2013
Année de l’évaluation critique
2014
Documents
Voir la publication d’origine (en anglais)
Cette ligne directrice1 met l’accent sur le dépistage du cancer de l’ovaire chez les femmes asymptomatiques. Il réaffirme la déclaration de 2004 du U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF)2, qui ne recommandait pas le dépistage par échographie transvaginale ou par test du sérum CA-125 à seuil unique. La justification de la recommandation précédente reposait sur le fait que s’il existait des données probantes démontrant que le dépistage permet de détecter le cancer de l’ovaire à un stade précoce, aucun essai n’examinait spécifiquement l’effet du dépistage sur la mortalité. De plus, les inconvénients du dépistage étaient élevés, ce qui aurait contrecarré tout avantage sur la mortalité. Depuis la recommandation de 2004, de nouvelles preuves issues d’un essai contrôlé randomisé (ECR) ont démontré que le dépistage ne réduit pas la mortalité due au cancer de l’ovaire.
Le cancer de l’ovaire représente seulement 2,9% des nouveaux diagnostics de cancer annuels (à l’exclusion du cancer de la peau) chez les femmes canadiennes, mais est associé à un pauvre taux de survie à 5 ans (42 %)3. Puisque le cancer de l’ovaire est rare dans la population générale, les tests visant la détection précoce (par échographie transvaginale et le test CA-125, seuls ou ensemble) sont associés à un taux élevé de résultats faux positifs : pour chaque 100 femmes qui reçoivent un résultat de dépistage positif, une seule a réellement le cancer de l’ovaire4. Des résultats faussement positifs peuvent conduire à des interventions chirurgicales inutiles et des complications chirurgicales. Bien que certains professionnels effectuent régulièrement l’examen pelvien bimanuel pour dépister le cancer de l’ovaire, l’USPSTF n’a pas identifié d’ECRs qui évaluaient l’efficacité de cette intervention sur le dépistage.
Cette ligne directrice a été élaborée aux États-Unis par un groupe d’experts diversifié et s’adresse aux cliniciens.
Toutes les sections de la ligne directrice sont pertinentes au mandat du GÉCSSP de prévention en matière de soins de santé primaires.
La population ciblée par cette recommandation inclut les femmes asymptomatiques sans mutations génétiques connues qui augmenteraient le risque du cancer de l’ovaire.
L’USPSTF avait examiné les preuves en 2008, à quel point il n’y avait pas de nouvelles preuves adressant les avantages du dépistage. Par conséquent, la recherche présente inclut la littérature publiée entre le 15 octobre 2007 et le 26 juillet 2011, identifiant ainsi les «preuves substantielles» (c’est-à-dire les ECRs) sur le dépistage du cancer de l’ovaire chez les femmes asymptomatiques qui sont devenues disponibles depuis l’examen inédit de 2008 de l’USPSTF. Les recherches ont été effectuées sur les bases de données suivantes : PubMed, MEDLINE et le Cochrane Central Register of Controlled Trials. Les titres et les résumés scientifiques de 848 articles ont été examinés, le texte complet de 30 articles a été examiné, et la recommandation finale a été basée sur les données probantes publiées dans 4 articles, provenant de 3 ECRs.
L’USPSTF attribue 1 de 5 catégories alphabétiques à chaque recommandation: A, B, C, D ou I4. Ces catégories sont basées, en grande partie, sur le niveau de certitude de l’avantage net lié à la prestation du service.
Le GÉCSSP a évalué la qualité méthodologique de la ligne directrice en utilisant les critères «Appraisal of Guidelines Research & Evaluation» («AGREE II»)1 (Tableau 1).
Un score de plus de 60% a été accordé à cette ligne directrice pour les domaines suivants : champ et objectifs, rigueur d’élaboration et indépendance éditoriale. Par conséquent, le GÉCSSP classifie la ligne directrice comme étant une de qualité supérieure. La concordance entre évaluateurs, telle que mesurée par l’écart-type (ÉT) des scores «AGREE II», était élevée (ÉT < 1,5) pour tous les domaines à l’exception de applicabilité.
Domaine «AGREE II» | Score du domaine | Écart type |
---|---|---|
Champ et objectifs | 98% | 0.3 |
Participation des groupes concernés | 82% | 1.1 |
Rigueur d’élaboration | 90% | 1.0 |
Clarté et présentation | 97% | 0.3 |
Applicabilité | 51% | 2.0 |
Indépendance éditoriale | 83% | 1.3 |
Note globale | 90% | 0.6 |
Dans l’ensemble, l’objectif, les questions de santé et la population cible de cette ligne directrice sont bien définis et clairement présentés. L’énoncé de la recommandation est logique et cliniquement approprié, et il semble être appuyé par les données probantes disponibles (malgré le fait que les forces et faiblesses des 3 ECRs incluses auraient pu être mieux décrites). Malgré cette inquiétude relativement mineure, la ligne directrice a reçu une évaluation favorable par le GÉCSSP, utilisant le processus «AGREE II» et servira aux cliniciens. La ligne directrice devra potentiellement être mise à jour lorsque le «United Kingdom Collaborative Trial on Ovarian Cancer Screening» publiera une mise à jour de ses résultats (attendue en 2015).