La recommandation s’applique aux adultes non enceintes asymptomatiques de 18 ans et plus, qui n’affichent pas de facteur de risque de dysfonction de la thyroïde.
La dysfonction de la thyroïde (c.-à-d. l’hypothyroïdie ou l’hyperthyroïdie) touche environ 10 % des Canadiens de 45 ans et plus. La prévalence est plus élevée chez les femmes (16 %) que chez les hommes (4 %), et plus élevée chez les adultes de plus de 85 ans (16 %). Si elle n’est pas traitée, la dysfonction de la thyroïde peut avoir des conséquences graves, notamment occasionner des troubles cardiaques, des troubles cognitifs et de la dyslipidémie. Toutefois, des études par observation ont révélé que 37 à 62 % des patients qui affichaient des taux initialement élevés de thyréostimuline (TSH) et 51 % qui, au contraire, avaient au départ de faibles niveaux de TSH, sont revenus au fil du temps à des niveaux normaux sans aide.
Nous recommandons de ne pas effectuer d’examen de dépistage* dans des établissements de soins primaires de la dysfonction de la thyroïde chez les adultes non enceintes asymptomatiques de 18 ans et plus (forte recommandation, faible certitude). Cette recommandation ne s’applique pas aux adultes qui affichent des facteurs de risque de dysfonction de la thyroïde, c’est -à-dire les personnes qui ont déjà reçu un diagnostic de maladie thyroïdienne ou qui ont été opérées à cet effet; les personnes qui prennent des médicaments pour la thyroïde ou des médicaments qui peuvent avoir un effet sur la thyroïde (c .-à-d. le lithium, l’amiodarone); les personnes qui suivent ou qui ont déjà suivi une thérapie à l’iode radioactif pour la thyroïde ou une radiothérapie pour la tête et le cou, ou les personnes qui ont une affection de l’hypophyse ou un trouble hypothalamique. *Le dépistage consiste à mesurer les concentrations de thyréostimuline (TSH) chez les patients qui ne présentent aucun signe ni symptôme apparent de dysfonction de la thyroïde.
Cette recommandation ne s’applique qu’aux examens de dépistage pour les adultes non enceintes asymptomatiques de 18 ans et plus. Bien que le groupe de travail recommande de ne pas effectuer d’examens de dépistage réguliers de la dysfonction de la thyroïde auprès de cette population, les cliniciens doivent demeurer à l’affût des signes et des symptômes (p. ex., fatigue inhabituelle, perte ou gain de poids imprévu, irrégularités menstruelles et goitre) ou des facteurs de risque (p. ex., affection de l’hypophyse ou trouble hypothalamique) qui pourraient laisser croire à un dysfonctionnement de la thyroïde et doivent en conséquence pousser leur examen.