Adénocarcinome œsophagien (2020)

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    Collège des médecins de famille du Canada

    Cette ligne directrice a reçu l’appui du Collège des médecins de famille du Canada (CMFC).


    L’Association des infirmières et infirmiers praticiens du Canada

    Cette ligne directrice de pratique clinique a été approuvée par l’Association des infirmières et infirmiers praticiens du Canada (AIIPC).

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    Résumé des recommandations à l’intention des cliniciens et des décideurs

    La présente ligne directrice porte sur le dépistage de l’adénocarcinome œsophagien (ACO) ou de ses précurseurs (p. ex., œsophage de Barrett, dysplasie) chez les adultes (>18 ans) atteints de reflux gastro-œsophagien (RGO) chronique.

    Les données probantes sur le dépistage de l’ACO sont fondées sur des issues cliniques de très faible certitude. Une étude de cohorte rétrospective a comparé le dépistage à l’absence de dépistage et n’a démontré aucun bénéfice. Bien que les patients qui avaient déjà passé une oesophagogastroduodénoscopie (OGD) étaient statistiquement plus susceptibles d’avoir un stade inférieur d’ACO, il n’y a pas eu de différence statistiquement significative en matière de survie entre les sujets dépistés ou non . Deux essais qui comparaient différentes modalités de dépistage ont signalé un événement indésirable grave découlant du dépistage.

    Certains patients ont indiqué une volonté modérée de se soumettre à un dépistage, en se basant sur leur évaluation des bénéfices et des préjudices. Toutefois, la participation réelle aux essais de dépistage était faible. De plus, le dépistage de tous les adultes atteints de RGO chronique nécessiterait d’importantes ressources à l’échelle du système de santé.

    Compte tenu de la disponibilité limitée de données probantes directes sur l’efficacité du dépistage, le groupe de travail a également examiné les données probantes indirectes sur l’efficacité du traitement de l’œsophage de Barrett, de la dysplasie ou de l’ACO de stade 1. Une synthèse de revues systématiques a montré que certains traitements endoscopiques peuvent éradiquer la dysplasie, mais la certitude des données probantes variait de très faible à faible.

    Idéalement, il y aurait des essais contrôlés randomisés (ECR) bien conçus pour examiner les effets du dépistage comparativement à l’absence de dépistage chez les patients souffrant de RGO chronique. Les obstacles à la faisabilité comprennent toutefois la faible prévalence de l’adénocarcinome œsophagien et la probabilité limitée que les patients souffrant de RGO progressent vers le cancer. Il faut davantage de recherches pour mieux comprendre quels sont les patients atteints de RGO chronique les plus susceptibles de développer un cancer de l’œsophage. Il est également nécessaire de mener des recherches pour évaluer des techniques de dépistage moins invasives ou moins exigeantes en ressources (p. ex., Cytosponge ou autres dispositifs avalés) ou pour clarifier l’efficacité du traitement.

    Étant donné qu’aucune donnée probante n’a révélé de différences significatives au niveau de la survie ou d’autres issues cliniques importantes pour les patients, le groupe de travail recommande de ne pas procéder au dépistage de l’ACO et de ses précurseurs. La recommandation est forte parce que, en vertu de son cadre de référence pour passer des données probantes au libellé d’une décision, le Groupe d’étude canadien a accordé une grande valeur aux ressources requises à l’échelle du système pour procéder à un dépistage chez tous les patients souffrant de RGO chronique, en l’absence de bénéfice probant.

     

    Recommandation clé

    • Nous recommandons de ne pas dépister les adultes (≥ 18 ans) qui souffrent de reflux gastro-œsophagien chronique pour l’adénocarcinome œsophagien et ses précurseurs (œsophage de Barrett, dysplasie) (forte recommandation ; très faible certitude des données probantes).

    Cette recommandation ne s’applique pas aux personnes présentant des symptômes d’alarme* ni à celles chez qui on a diagnostiqué un œsophage de Barrett (avec ou sans dysplasie).

    Bien que des facteurs de risque tels que l’âge (≥ 50 ans), le sexe masculin, les antécédents familiaux, la race ou l’ethnicité blanche, l’obésité abdominale et le tabagisme puissent augmenter le risque d’ACO, les essais et les études de cohorte pertinents n’ont pas inclus suffisamment de données dans chaque catégorie pour soutenir la modification de notre recommandation de dépistage basée sur ces facteurs, seuls ou en combinaison.

    *Les cliniciens doivent être à l’affût des symptômes d’alarme (p. ex., dysphagie, odynophagie, vomissements récurrents, perte de poids inexpliquée, anémie, perte d’appétit ou saignements gastro-intestinaux) de l’ACO et évaluer, orienter et prendre en charge les patients en conséquence. Ils doivent également faire preuve de jugement clinique pour l’investigation et la prise en charge des personnes qui ne répondent pas au traitement du RGO ou qui présentent des symptômes suggérant d’autres troubles du tractus gastro-intestinal supérieur (p. ex., dyspepsie).

    « Le Partenariat appuie les recommandations du Groupe d’étude, qui déconseillent de procéder au dépistage du cancer de l’œsophage chez les personnes atteintes de reflux gastro-œsophagien chronique, et particulièrement appellent à effectuer davantage de recherches sur des options nouvelles et efficaces de dépistage. Nous devons améliorer les issues cliniques associées à ce cancer meurtrier », a déclaré le Dr Craig Earle, vice-président de la lutte contre le cancer au Partenariat. « Le Groupe d’étude a une fois encore mené une analyse rigoureuse des données probantes et fourni des recommandations claires qui trouvent un juste équilibre entre les bénéfices potentiels pour les patients d’une part, et les préjudices ainsi que les coûts pour notre système de santé d’autre part. »

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